Les Amis de Léoncel ont organisé leur voyage d’automne le 11 octobre 2018 dans le nord Isère. Sous un très beau temps, les 34 participants ont ainsi visité successivement Crémieu et Saint-Chef, puis ont fait une halte rapide à Morestel avant de rejoindre la Drôme.
Deux guides nous ont accueillis à Crémieu et nous ont permis de découvrir le riche passé de la Cité dauphinoise. Au XIIe siècle, seul un prieuré bénédictin était implanté sur les hauteurs de Saint-Hippolyte. Les Dauphins de la famille de La Tour du Pin s’intéressent toutefois à ce lieu considéré comme stratégique, à peu de distance de l’ennemi héréditaire savoyard, et établissent une forteresse sur la colline Saint-Laurent au XIIIe siècle.
Désireux de pérenniser une implantation de quelque importance, ils accordent en 1315 une charte de franchises très favorable aux marchands et banquiers qui ne manquent pas de venir s’y installer.
Au XVe siècle, une très importante halle destinée au commerce des grains, du bétail et de diverses denrées est construite et est toujours présente aujourd’hui avec son imposante charpente de chêne qui supporte une couverture de lauzes calcaires de près de 400 tonnes. C’est à peu près à la même époque qu’est construite l’enceinte fortifiée de deux kilomètres de long, armée de 9 portes et de 14 tours, dont il subsiste d’importants vestiges.
L’essor économique de la cité est consacré en 1337 par la création d’un atelier monétaire.
Le XIVe siècle voit également s’implanter un couvent augustin, aujourd’hui occupé par l’hôtel de ville. Dans l’église, devenue paroissiale, de très belles peintures murales ont été découvertes il y a une vingtaine d’années, sous 9 couches de badigeon, et sont encore actuellement en cours d’étude avant une éventuelle restauration.
Au cours de notre déambulation dans la cité, nous avons fait un petit détour pour aller voir la chapelle des Antonins (propriété privée), qui était probablement celle de la commanderie des chanoines hospitaliers qui ont administré l’hôpital de la ville au moins du début du XVe siècle au milieu du XVIe.
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Après un déjeuner au restaurant, pris à Saint-Chef, nous nous sommes dirigés vers le centre du village où trône l’église abbatiale, seul vestige du monastère bénédictin bâti par Saint-Theudère au VIe siècle.
Ce monastère, après environ deux siècles et demi d’existence, a subi une destruction quasi-complète au début du IXe siècle, avant d’être rebâti quelques décennies plus tard, puis de prospérer de façon remarquable jusqu’à devenir l’un des plus importants du Dauphiné. Après cette période florissante, le déclin s’amorce au XVe siècle, avec l’installation d’une communauté de chanoines séculiers par l’évêque de Vienne, puis les guerres de religion.
A l’intérieur de l’église, les deux bras du transept sont décorés de fresques. Si elles sont fragmentaires au rez-de-chaussée, on découvre à l’étage du bras nord, difficilement accessible par un escalier à vis très étroit de 36 marches, une chapelle dont les murs et les voûtes en sont entièrement recouverts. Leur état de conservation et leur homogénéité sont remarquables. Autour du Christ et d’une représentation de la Jérusalem céleste, une multitude d’anges, de prophètes et de simples chrétiens attend de pouvoir pénétrer dans la cité.
Cette visite fut utilement complétée par celle du musée de la commune, qui comprend des maquettes, des reproductions des fresques, des éléments retrouvés du cloître et enfin, dans la dernière salle, un hommage à deux enfants célèbres du pays : Frédéric Dard, le créateur du commissaire San Antonio au langage fleuri, et Louis Seigner, qui fut pensionnaire de la Comédie Française durant plus de cinquante ans.
Sur le chemin du retour, nous avons visité rapidement l’espace PICTUR’HALLES de Morestel, qui présente son salon d’automne, avec des œuvres d’artistes variés (huile, aquarelle, pastel, sculpture, raku, etc.).