Par une belle journée ensoleillée, une trentaine de participants a pris, en autocar, l’autoroute A7 en direction du sud pour le traditionnel voyage d’automne des Amis de Léoncel.
La matinée a été consacrée à la visite de l’abbaye de Saint-Michel-de-Frigolet, située sur la « Montagnette » au-dessus de Tarascon, dans le département des Bouches-du-Rhône. Cette abbaye, dont la fondation, incertaine, se situe entre le Xe et le XIIe siècle, a connu au cours du temps bien des vicissitudes, avec des périodes de prospérité alternant avec des périodes de déclin et même d’abandon. Elle est aujourd’hui occupée par une petite communauté de chanoines réguliers de l’ordre de Prémontré, ordre créé au XIIe siècle par Norbert de Xanten (Saint Norbert) dans le nord de la France (région qui deviendra l’actuel département de l’Aisne).
La visite, commentée par une guide laïque attachée au monastère, a permis d’aborder l’histoire du site, puis de visiter les principaux lieux de vie de la communauté, comme le réfectoire, la salle capitulaire où les frères se réunissent chaque jour à 8 heures, et le beau cloître roman du XIIe siècle, remanié au XVIIe. La guide nous a ensuite laissé faire une visite libre des deux églises que compte l’abbaye, l’église romane d’origine consacrée à Saint Michel (initialement Notre-Dame du Bon Remède), et l’église du XIXe siècle, dédiée à l’Immaculée Conception, élevée au rang de basilique en 1982 par le pape Jean-Paul II. Cette dernière est entièrement recouverte de peintures murales à l’huile, sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris.
Après un agréable déjeuner dans un restaurant de Tarascon, le groupe a pris à pied la direction du château, où nous avons été accueillis par une guide, ce qui a permis de rendre compréhensible et vivante cette imposante forteresse militaire.
Les travaux de construction ont débuté au tout début du XVe siècle, sous l’impulsion de Louis II duc d’Anjou, comte de Provence et roi de Sicile. Ils seront poursuivis par ses enfants Louis III et René Ier, plus connu sous l’appellation du « bon roi René ». Ce dernier n’a pas beaucoup séjourné au château de Tarascon, auquel il reprochait un aspect par trop militaire. Ce château, dominant le Rhône, est construit dans un calcaire très dur, et il est dans un état de conservation remarquable.
Après cette très intéressante visite, un peu éprouvante pour certains qui ont dû renoncer à gravir les derniers escaliers, nous nous sommes dirigés vers la collégiale royale Sainte Marthe située à proximité.
L’église d’origine datait du XIIe siècle, elle a été reconstruite au XIVe, puis remaniée aux XVe et XVIIe siècles. Elle a dû être restaurée après la seconde guerre mondiale à la suite des dommages subis.
L’entrée principale se fait côté sud, à l’abri du Mistral, par un beau porche roman, dont les sculptures ont été malheureusement en grande partie détruites.
L’intérieur, outre de très beaux tableaux du XVIIe siècle, peints par Mignard et Parrocel, conserve le tombeau et une chasse reliquaire de Sainte Marthe. Cette sainte, à qui l’église est dédiée, est Marthe de Béthanie, venue de Palestine en Provence au Ier siècle avec son frère Lazare (ressuscité par le Christ), les trois Marie (Marie Salomé, Marie Jacobée et Marie Madeleine) et d’autres chrétiens pour évangéliser la région. Elle aurait débarrassé les habitants de Tarascon d’une bête monstrueuse, dénommée Tarasque, qui semait la terreur dans les environs.