Le samedi 13 mai 2023, une trentaine de membres des Amis de Léoncel ont participé à une sortie en Isère placée sous le signe de l’archéologie et de l’histoire.
En effet, la matinée a été consacrée à une visite du tout nouveau musée archéologique du lac de Paladru, ouvert en 2022, sous la conduite de Josselin Derbier, archéologue. Josselin, qui est membre du Conseil d’administration de notre association, a longuement travaillé sur ce site où il a dirigé plusieurs chantiers de fouilles, et il a également participé à la conception du musée et de son exposition permanente.
Le site du lac de Paladru présente la particularité d’avoir permis une conservation exceptionnelle de vestiges du fait des variations du niveau de l’eau qui les ont emprisonnés dans un milieu très pauvre en oxygène et en organismes vivants. De ce fait, des matériaux que l’on ne retrouve que très rarement lors de fouilles archéologiques sont ici bien représentés : bois, cuir, tissus, etc.
Deux grandes périodes d’occupation ont été mises en évidence :
Le Néolithique, vers 2700 avant JC, où un petit groupe de maisons s’est installé au bord de l’eau, comme figuré sur la maquette ci-contre. L’ensemble était entouré d’une clôture sans valeur défensive, destinée plutôt à parquer des animaux domestiques.
Aux alentours de l’an Mil, où un groupe de guerriers s’est installé aussi au bord de l’eau, autour d’une habitation importante appartenant de toute évidence à un « chef ». Ces guerriers possédaient des chevaux, dont on a retrouvé de très nombreuses pièces de harnachement.
Les images suivantes montrent quelques uns des très nombreux objets présentés dans le musée. Pour davantage de détails, il convient de visiter le site internet du musée.
Après la visite du musée, tout le groupe s’est retrouvé dans un restaurant situé à proximité où l’attendait un savoureux repas.
Le château de Virieu, à une douzaine de kilomètres de là, était l’objet de notre visite de l’après-midi.
Le site est occupé dès le XIe siècle par un certain Wilfrid de Virieu, probablement sur une motte castrale. Au XIIe siècle, celle-ci est remplacée par un petit château en pierre, mais c’est au siècle suivant qu’une construction de plus grande ampleur est entreprise par Siboud IV de Clermont, qui acquiert la seigneurie par son mariage avec Béatrix de Virieu.
Le château connaît ensuite d’autres transformations importantes, notamment après le rachat par la famille Prunier de Saint-André à la fin du XVIe siècle. Puis à la fin du XIXe siècle, il est revendu à Alphonse de Virieu, et revient ainsi à sa famille d’origine à laquelle il appartient toujours.
On notera que le roi Louis XIII a passé une nuit au château en 1622 lors de son retour de Montpellier où il a signé la paix avec les Protestants. Sans doute satisfait de l’accueil qui lui a été réservé par Laurent Prunier de Saint-André, il a laissé en cadeau ses canons « de montagne », que l’on peut admirer sous une galerie.
Une autre page de l’histoire du lieu a été écrite pendant la seconde guerre mondiale, puisque les propriétaires ont caché de très importantes quantités d’armes et de munitions destinées à la Résistance, à laquelle ils ont eux-mêmes pris une part active dans la clandestinité. Ils ont été élevés à titre posthume au rang de « Justes parmi les Nations » en 2016.
Davantage de détails sont à retrouver sur le site internet du château.
Images A. Ainardi