« Une histoire des routes du Vercors ». Du 2 juin au 30 septembre 2020, les Archives de la Drôme présentent une exposition de documents sur les routes du Vercors, complétée d’un bel ouvrage au même titre.
Les commissaires de l’exposition sont Chrystèle Burgard et Benoît Charenton. Le conseil scientifique a associé de nombreux spécialistes du Vercors, dont Michel Wullschleger.
De très nombreux documents d’archive sont exposés. Les Amis de Léoncel verront notamment avec plaisir des documents cités ou présentés dans les études sur l’abbaye de Léoncel et la chartreuse de Bouvante, tel que l’accord de 1196 sur Tamée et Musan.
Des objets anciens complètent ces documents, dont certains prêtés par la Maison de la Mémoire du Royans de Rochechinard.
En bref : une exposition à voir. Et un ouvrage à acheter : articles et iconographie renouvellent le sujet, dans ses aspects historiques et sociologiques.
Sur le site internet des Archives départementales, vous pouvez faire une visite virtuelle de l’exposition, et voir un film de présentation.
https://archives.ladrome.fr/
Les contributions à l’ouvrage s’organisent en trois parties :
- Voies et chemins du Vercors ancien, avec entre autres un article de Michel Wullschleger sur les chemins du Vercors médiéval ;
- Le temps des routes carrossables, contribution ample et précise d’Emma-Sophie Mourret sur la construction des routes carrossables en montagne (entre 1827 et 1914) ;
- Après la construction : nouveaux usages, nouveaux enjeux, avec une dizaine d’articles, au contenu stimulant, par Pierre-Louis Fillet, Emma-Sophie Mourret, Alice Tozan, et d’autres…
En fin d’exposition et en fin d’ouvrage, une présentation du projet de valorisation des « Sublimes routes du Vercors », porté par les départements de la Drôme et de l’Isère, incluant la « route panoramique » joignant le col des Limouches à Combe Laval par Léoncel et le col de la Bataille.
La bibliographie ne manque pas de citer l’article de Raymond Holyst et Michel Wullschleger (Cahier de Léoncel n° 22) sur la première route de Combe Laval (deux documents de l’exposition s’y rapportent). Mais en appui de la belle carte des transhumances présentée (reprise en page 26 de l’ouvrage), on aurait pu citer l’article de Jean-Noël Couriol sur « Chemins de transhumance anciens de la vallée de la Gervanne » (Cahier de Léoncel n° 1), article ancien mais toujours pertinent.
À l’issue de la visite, un regret : l’exposition et l’ouvrage utilisent le seul nom du Vercors, alors que les routes du Royans sont très présentes dans les documents et les contributions (comme figurent des routes des Coulmes ou des Quatre Montagnes). Les commissaires s’en expliquent : le Vercors de l’exposition est le massif du Vercors. Mais la différenciation entre les pays existait pleinement au moment de la construction des routes. N’aurait-on pu les citer de façon claire ?
« Chemin(s) faisant – Une histoire des routes du Vercors » sous la direction de Chrystèle Burgard et Benoît Charenton, Edition Département de la Drôme, mars 2020. 140 pages, 19 €.